Le peuple Dorzé

A l’ouest du lac Abaya, sur les versants du mont Gugé, réside la tribu des Dorzé, de langue omotique. Ces anciens guerriers sont reconvertis dans l’agriculture et le tissage.
Les bosquets d’ensète (faux bananiers), le sorgho et le maïs poussent dans un climat humide et frais. La brume dévoile une architecture unique : une maison ogivale, qui peut atteindre 10 m de haut. La charpente de bambou, tapissée de feuilles de faux bananier, forme un dôme allongé nanti d’une protubérance constituant le porche d’entrée d’une haute salle sombre. Le foyer est creusé dans le sol et quelques partitions de bambou, noircies par la fumée, délimitent les espaces intérieurs. De nombreux ustensiles et calebasses sont accrochés aux parois ; les meules pour écraser le kotcho se partagent le sol avec de petits tabourets à trois pieds.

Lorsque la base d’une habitation est endommagée par l’humidité ou les termites, la population s’assemble pour découper la partie détériorée, puis déplace la structure saine vers un emplacement approprié à l’aide de perches de bambou. Tout en se rétré­cissant à chaque déménagement la durée de vie d’une maison est d’environ 40 ans ; sa construction, communautaire, demande une quinzaine de jours. Les Dorzé excellent dans le tissage et la finesse de leurs étoles de coton fin est réputée dans toute l’Ethiopie. Seuls les hommes tis­sent et les métiers sont fichés au niveau du sol, l’artisan se glissant dans une cavité creusée dans la terre col­lante.