Le peuple Borena

Le peuple Borena

De la rivière Juba au lac Stéphanie, les terres semi-arides du Sud éthiopien et du nord du Kenya sont le territoire exclusif des Borena, qui ont su dompter cet environnement hostile. Les Borena sont les descendants des premières tribus oromo établies dans le Sud éthiopien au 15ème et 16ème siècle, et qui ne seront soumises à l’Empire abyssin qu’à la fin du 19ème. Parmi les Oromo, ils sont d’ailleurs considérés comme issus de la lignée la plus pure et la plus ancienne ayant su conserver un mode de vie traditionnel ancestral.

Indéfectibles pasteurs semi-nomades, dépendant exclusivement pour leur subsistance de leurs troupeaux de zébus et refusant toute autre activité manuelle que la collecte du sel, vitale pour leurs animaux. L’autre contrainte qu’exige la survie d’un bétail si précieux est la recherche de l’eau qui a poussé les Borena à creuser d’impressionnants puits d’une profondeur pouvant atteindre 40 m. De tels ouvrages témoignent d’une société parfaitement organisée, susceptible de mobiliser des ressources humaines importantes. De cette organisation, les Borena ont conservé un sens aigu de la discipline et de la coopération, et le tirage de l’eau s’apparente à un service social auquel tous participent au profit de la communauté.

Les Borena ont été de redoutables guerriers, prêts à combattre pour la défense de leur territoire. Mais au-delà d’une simple idée d’autodéfense, le meurtre d’un autre homme était considéré comme une question d’honneur pour tout homme en âge de combattre. Ainsi, un tueur reconnu peut se prévaloir du qualificatif envié de diira ou “virile”, et se parer de décorations spécifiques qui lui attirent les faveurs des jeunes filles à marier.

Très proches des Konso, à qui ils s’en remettent pour la confection de leurs kalacha, les Borena restent aujourd’hui encore les ennemis jurés des Hamer.